Voici
l’appel à communications du colloque annuel de la SOFEIR (Société
Française d’Etudes Irlandaises), que nous aurons le plaisir d’accueillir
à l’Université d’Orléans (UO) les 18 et 19 mars 2022.
Les propositions (d’une longueur maximale entre 300 et 350 mots), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à adresser avant le 1er décembre 2021 à elodie.gallet@univ-orleans.fr et thierry.robin@univ-orleans.fr .
Une réponse sera apportée au plus tard le 17 décembre 2021.
En attendant d’avoir la joie de vous retrouver, si possible en présentiel, sur le campus orléanais,
Bien à vous toutes et tous,
Karin Fischer, Elodie Gallet, Chloé Lacoste et Thierry Robin.
APPEL À COMMUNICATIONS / CALL FOR PAPERS
« Ireland in the Concert of Nations, 1922-2022 /
L’Irlande dans le concert des nations, 1922-2022 »
Congrès SOFEIR 2022 / 2022 SOFEIR Congress
18-19 mars 2022, Université d’Orléans – Laboratoire REMELICE EA 4709
Scroll down for English version below
« To the Nations of the World! Greeting. ». Ainsi commençait le message du Premier Dáil le 21 janvier 1919, demandant aux nations libres du monde de reconnaître l’indépendance de l’Irlande et son statut de République. Cet appel incitait les vainqueurs de la Première guerre mondiale à reconnaître l’indépendance de l’Irlande et à sécuriser pour le nouvel État une place au sein de la Société des nations qui allait se créer. Insuffisant pour sensibiliser les « grandes nations » à la cause irlandaise, le message s’inscrivait néanmoins dans une stratégie résolument internationale. Tandis que des tractations étaient menées à Paris lors de la Conférence de la Paix, Eamon De Valera s’envolait pour les États-Unis pour y trouver le soutien de la communauté irlando-américaine. Peu de temps après, les plénipotentiaires, incluant Arthur Griffith et Michael Collins, partaient à Londres pour négocier les termes du Traité anglo-irlandais qu’une faible majorité voterait au Dáil et qui allait donner lieu à la guerre civile irlandaise. Celui-ci organisait en effet la partition de l’île et le maintien de six comtés sur les neuf de l’Ulster au sein du Royaume-Uni sous le nom d’Irlande du Nord.
1922, année charnière, concrétisa l’indépendance d’une partie de l’île vis-à-vis de la Grande-Bretagne, liberté relative dans la mesure où le nouvel État avait encore un statut de dominion au sein de l’Empire britannique. Le 6 décembre 1922, l’État libre d’Irlande était en effet créé, sur la base d’une première Constitution d’inspiration d’abord plus libérale voire laïque que son passé récent n’aurait pu le laisser présager.
La commémoration du centenaire de ces événements pendant lesquels l’Irlande divisée se forgeait une place dans le concert des nations reste elle-même controversée, car fondée sur des récits toujours divergents. Paradoxalement, une même symphonie (ou cacophonie ?) semble résonner cent ans plus tard, dans le rapport aux autres nations européennes comme dans le questionnement renouvelé sur la partition de l’île. L’appel de l’Irlande passé aux nations libres pour asseoir sa place au sein, notamment, de l’Europe se retrouve aujourd’hui alors que le Royaume-Uni – et donc les six comtés nord-irlandais – quitte l’Union européenne et que l’État irlandais réaffirme ses liens avec cette dernière. De même, un siècle après sa partition, la possibilité pour l’Irlande d’être réunifiée n’a jamais été aussi envisageable alors que les méandres du Brexit ont orienté tous les regards vers elle. Par contrecoup le conflit nord-irlandais refait surface. Entretemps, les sociétés irlandaises n’ont pas échappé à de nombreuses influences internationales et tendances mondiales, même si elles y ont parfois résisté, qu’il s’agisse de politique économique dominante ou de sécularisation entre autres.
Ce Congrès de la SOFEIR souhaite marquer le centenaire en interrogeant la place de l’Irlande, île, État et société·s, dans le contexte international, au fil des ans depuis la partition, et dans une perspective contemporaine. Il s’agira aussi de se pencher sur les évolutions culturelles, sociales, politiques, économiques au sein de l’île dans leur contexte international ou dans une perspective comparative large, incluant tous les objets d’étude possibles, dont la question des représentations littéraires, artistiques ou filmiques.
La thématique pourra bien entendu être traitée du point de vue des relations internationales, de la place et du statut de l’Irlande dans l’Union Européenne, notamment mais pas exclusivement dans le long processus du Brexit. Peuvent se poser des questions aussi variées que l’europhilie particulièrement forte des Irlandais·es (et son évolution récente), le statut fiscal du pays au sein de l’U.E., l’évolution de son positionnement depuis la crise de 2008, le rôle des bourses Erasmus auprès de la jeunesse (et plus largement la culture d’émigration du pays et l’influence politique et culturelle qu’elle implique), ou encore la gestion particulièrement préventive de la crise Covid (un paradoxe dans un pays par ailleurs très néo-libéral). Le poids de l’Irlande au travers de sa diaspora pourra également être abordé ainsi que l’évolution historique des relations du pays avec le Commonwealth britannique, aussi bien d’un point de vue diplomatique qu’économique, sportif ou culturel.
L’Irlande conserve par ailleurs un statut particulier sur la scène mondiale du fait de son histoire d’ancienne colonie au sein même de l’Europe, ce qui a pu entraîner une sensibilité accrue vis à vis des héritages de l’impérialisme et du colonialisme. On peut penser notamment au soutien visible des quartiers catholiques de Belfast ou de Derry contre l’apartheid en Afrique du Sud ou pour les luttes indépendantistes en Catalogne ou en Palestine. Cette dernière concentre une attention toute particulière et un soutien aussi bien moral que matériel qui va bien au-delà de l’Irlande du Nord et des groupes militants. Le dernier exemple en date en est le vote en mai 2021 par le parlement irlandais d’une motion condamnant “l’annexion de fait” du territoire palestinien par l’État d’Israël.
Au-delà de la question coloniale, l’activisme politique comporte une forte dimension internationale. La communauté des Irish Travellers, notamment, marginalisée de longue date, n’a obtenu le statut de minorité ethnique qu’en 2017. L’activisme qui a permis cette reconnaissance et qui se poursuit aujourd’hui est caractérisé par un dense réseau international en lien avec les Travellers de Grande-Bretagne et des États-Unis, ainsi qu’avec les minorités de gens du voyage au sein de l’UE, en particulier la communauté Romani. Par ailleurs, les mouvements de population hors d’Irlande et vers l’Irlande des trente dernières années s’inscrivent eux aussi dans des tendances internationales fortes et soulèvent de nouvelles questions, tant socio-économiques que culturelles ou identitaires.
La connexion internationale et l’importance de la diaspora sont également frappantes en ce qui concerne l’évolution des moeurs et les deux grands référendums qui ont marqué les années 2010, concernant le mariage pour les couples de même sexe et l’abrogation de l’amendement qui rendait impossible l’avortement. Dans les deux cas, de nombreux jeunes Irlandais·es sont rentré·es au pays spécifiquement pour voter en faveur de ces évolutions. Les évolutions politiques sur ces questions portent d’ailleurs une forte dimension européenne, notamment des influences mutuelles importantes entre l’Irlande et la Pologne (l’immigration polonaise étant l’une des plus importantes en Irlande, et ce pays traversant une trajectoire inverse de régression des droits). L’Assemblée Citoyenne de 2016 et ses travaux sur l’avortement ont par la suite inspiré celle qui s’est tenue en France sur le climat en 2020-2021.
D’un point de vue littéraire, la représentation du rapport à la nation irlandaise a toujours été problématique, y compris au sein même de la littérature signée par les grands noms de son panthéon artistique. Depuis la truie qui dévore sa portée dans Portrait of the Artist (1916) de James Joyce, jusqu’à une forme d’absence revendiquée de toute affiliation nationale univoque chez John Banville, on trouve des positionnements souvent ambivalents, complexes des écrivain·e·s d’Irlande par rapport à leur histoire nationale. Ainsi, si seule la satire peut rendre compte de l’émergence d’une Irlande « libre » livrée aux « jackeens » et « gombeen men » selon Flann O’Brien dans Faustus Kelly (1943), pour Colm Tóibín, (ou Anne Enright) le traitement de l’histoire irlandaise ne peut désormais qu’être post-nationaliste, comme en témoigne The Empty Family (2010), dans la droite ligne des analyses exposées par Richard Kearney dans Postnationalist Ireland: Politics, Culture and Society (1996).
Même si nombre d’œuvres contemporaines trahissent dorénavant un possible rapport plus apaisé vis-à-vis de la nation irlandaise, on s’interrogera malgré tout sur les résurgences de motifs complexes illustrant la naissance de la nation, à la suite du long 19ème siècle, mouvementé et tragique qui continue de la hanter, comme en atteste le motif de la famine dans Star of the Sea (2004) de Joseph O’Connor ou Grace (2019) de Paul Lynch.
De nouvelles problématiques se sont fait jour, liées à la mondialisation et au néolibéralisme, qui tendent à enjamber, contourner les nations pour établir un ordre transnational voire multinational ou rentabiliser la compétition entre nations. L’Irlande se trouve donc aujourd’hui en littérature représentée comme au carrefour complexe d’une part d’un héritage colonial toujours problématique, en quelque sorte figé par les frontières héritées d’un autre siècle et d’autre part, d’un dépassement et d’une déconstruction des limites et identités physiques, locales, dans un monde toujours plus virtualisé.
La littérature de genre s’est notamment beaucoup intéressée à cette nation irlandaise dissoute dans une économie à la fois ultra-financiarisée, globalisée et numérisée. Ainsi les fictions d’un Alan Glynn (The Dark Fields 2001/2011, Paradime, 2016) ou d’une Tana French, (Broken Harbour, 2012, The Likeness, 2008) explorent-elles cette nouvelle Irlande, à cheval sur plusieurs histoires traumatiques passées et présentes, plus ou moins réinventées en permanence comme le dirait Declan Kiberd, une histoire tour à tour celtique, britannique impériale jusque dans ses oripeaux des 6 comtés du Nord si bien décrits par Seamus Deane ou Eoin McNamee. Cette nation irlandaise paraît éclatée de l’intérieur ou au contraire faire bloc : tantôt européenne, tantôt diasporique et américaine, mondialisée, successivement nationaliste, post-nationaliste, quand elle n’est pas internationaliste, hantée par les drames insulaires de son passé et inquiète des drames planétaires environnementaux présents et à venir.
Les communications pourront notamment aborder les thématiques suivantes (liste ouverte) :
– Commémoration des centenaires (guerre d’indépendance irlandaise, Traité anglo-irlandais, création de l’Irlande du Nord et de l’État libre irlandais, guerre civile irlandaise) — confronting narratives vs inclusive commemoration / divergence et convergences des récits à l’heure des centenaires ;
– Mémoire collective et officielle, oubli, pardon et trahison dans les œuvres d’art ; enseignement de l’histoire et images des deux Irlande ;
– Esthétiques de la guerre, de la paix, du conflit et du compromis ;
– L’Irlande un siècle plus tard ;
– Partition/réunification ;
– Évolutions sociales, économiques, politiques et culturelles irlandaises et leur inscription internationale ;
– Représentations littéraires, artistiques, cinématographiques, littéraires de ces évolutions et de l’idée de nation/communautés ;
– Expressions culturelles et artistiques (musique incluse), inscription et influences internationales ;
– Lectures symboliques de tropes et motifs donnant une dimension cyclique à l’histoire irlandaise dans les arts, du 18ème siècle à aujourd’hui ;
– Sentiment d’appartenance nationale ou internationale (ou non) ; définitions identitaires et reconnaissance des différences ; intégration et fragmentation ; mémoires individuelles et collectives etc. ;
– Réseaux d’activisme internationaux et évolution du rapport aux droits humains en Irlande ;
– Influence de la diaspora ;
– Évolutions de « l’émigration de crise » et de l’immigration économique et politique en comparaison internationale ;
– Échanges internationaux et évolution des mœurs ;
– Langues minoritaires et ouverture au monde : les Gaeilgeoirí) hors d’Irlande/d’origine étrangère/polyglottes et l’Irlande multilingue ;
– Influences extérieures sur la langue irlandaise contemporaine ;
– Relations internationales irlandaises et leurs dimensions économiques et politiques ; neutralité ou discours de neutralité de l’Irlande pendant la Seconde Guerre mondiale et jusqu’à aujourd’hui…
Les étudiants doctorants sont invités (et encouragés) à proposer des communications.
Les propositions (longueur maximale entre 300 et 350 mots), accompagnées d’une courte bio-bibliographie, sont à adresser avant le 1er décembre 2021 à elodie.gallet@univ-orleans.fr et thierry.robin@univ-orleans.fr . Une réponse sera apportée au plus tard le 17 décembre 2021.
Inscriptions :
les membres à jour de leur cotisation peuvent communiquer. Plus
d’informations lors de la transmission du programme définitif début
2022.
Comité d’organisation :
Karin Fischer, Élodie Gallet, Chloé Lacoste et Thierry Robin
English version
‘Ireland in the Concert of Nations, 1922-2022’
‘To the Nations of the World! Greeting.’ These are the words to be found at the beginning of the message opening the First Dáil on 21st January 1919, asking the free nations of the world to recognise Ireland’s independence and its status as a full-fledged Republic. This appeal urged the victors of the First World War to recognise Irish independence officially and to secure for the new State a place within the emerging League of Nations. While this message was definitely not sufficient to raise awareness in favour of the Irish cause amongst major nations, it was nevertheless part of a resolutely international strategy. While negotiations were taking place in Paris at the Peace Conference, Eamon De Valera flew to the United States to seek the support of the Irish-American community. Shortly afterwards, diplomats and plenipotentiaries, including Arthur Griffith and Michael Collins, left for London to negotiate the terms of the Anglo-Irish Treaty, a slim majority in the Dáil would eventually vote for, which incidentally led to the Irish Civil War.
With a majority of the Irish people turning to Sinn Féin in the wake of the brutal repression and executions of the leading figures of the 1916 Easter Rising, Sinn Féin, as a relatively new radical nationalist party, won the 1918 general election with an ample lead. After refusing to take its seats in Westminster, it brought its newly elected members together in the First Dáil Éireann in Dublin to proclaim the political sovereignty of the Irish people and to appeal to the free nations. This appeal urged the victors of the First World War to recognise Irish independence officially and to secure for the new State a place within the emerging League of Nations. This was part of the wider international context set on the one hand by US President Wilson’s famous Fourteen Points, which called for guarantees of independence and territorial integrity for both large and small states, and on the other hand by the political framework resulting from the Paris Peace Conference, which gave birth to the short-lived League of Nations. While this message was definitely not sufficient to raise awareness in favour of the Irish cause amongst major nations, it was nevertheless part of a resolutely international strategy. While negotiations were taking place in Paris at the Peace Conference, Eamon De Valera flew to the United States to seek the support of the Irish-American community. Shortly afterwards, diplomats and plenipotentiaries, including Arthur Griffith and Michael Collins, left for London to negotiate the terms of the Anglo-Irish Treaty, a slim majority in the Dáil would eventually vote for, which incidentally led to the Irish Civil War. Indeed the Treaty simultaneously organised the partition and retention of six of the nine counties of Ulster within the United Kingdom under the name of Northern Ireland.
1922, a pivotal year for Ireland, saw the independence of over three quarters of the island from the previous colonial power, or at least a form of relative emancipation since the new state still had a dominion status within the British Empire. On 6 December 1922, the Irish Free State was created on the basis of a first Constitution that was initially more liberal and even secular than its recent past may have implied.
A century later, the commemoration of these events, when a divided Ireland was striving to forge a place for itself within the concert of nations, is still a bone of contention, marked by narratives that still seem to be conflictual not to say irreconcilable. Somewhat paradoxically, the same symphony –or conversely the same sense of cacophony– seems to resonate a century later, in the relationship with other European nations as well as in the renewed questioning on the island’s partition. Thus Ireland’s call to free nations to assert its place within Europe in particular is echoed today as the UK – and thus the six Northern Irish counties – leaves the European Union while Ireland reaffirms its links with it. Similarly, a century after partition, the possibility of Irish reunification has resurfaced as the twists and turns of Brexit have focused all eyes on it. As a result, the Northern Irish conflict has resurfaced. Meanwhile, the two parts of Ireland have followed a number of international influences and world trends, even if they have also resisted them at times, whether in terms of dominant economic policies or secularisation for example.
This SOFEIR Congress wishes to mark the centenary by questioning Ireland’s place as an island, as a state and a society or societies within the international context, down the years ever since partition, and also from a contemporary perspective. It will also look at the cultural, social, political and economic developments of the country in a comparative manner, and by including all possible objects of study without omitting literary, artistic or cinematic representations.
The general theme may be discussed from the point of view of international relations, and the status of Ireland within the European Union, including but not limited to the Brexit process. The questions raised might include Irish europhilia (and its recent evolution), the country’s fiscal standing within Europe, how its position has evolved since the 2008 recession, the role of Erasmus exchanges (and more broadly the country’s culture of emigration and its potential cultural or political effects), or even the peculiarly preventative approach taken to the Covid crisis (which may seem paradoxical in such a deeply neo-liberal country). Another angle might be the diplomatic weight Ireland gets from its diaspora, or the evolution of its relationship with Commonwealth countries – whether based on diplomacy, economy, sports, or culture. Ireland also retains a unique status as a former colony within Europe, resulting in a specific sensitivity to the legacies of imperialism and colonialism. The walls of West Belfast and Derry’s Bogside testify to strong local support of the struggles against Apartheid in South Africa and for independence in Catalonia or Palestine. The latter receives specific attention and material as well as moral support, not limited to Northern Ireland or to militant organisations – the latest example being the motion passed by the Oireachtas in May 2021, making it the first Parliament in Europe to officially condemn Israel’s “de facto annexation” of Palestinian territory.
Beyond the issue of colonialism, political activism generally has a strong international dimension. The Irish Traveller community has been consistently marginalised since Independence and finally obtained official ethnic minority status in 2017 only. The ongoing activism which led to this acknowledgement includes a dense network of Travellers in Britain and North America, as well as a strong collaboration with other Traveller communities in the EU, in particular the Romani communities. Movements of population from and into Ireland over the past thirty years should also be inscribed within wider international trends and raise new socio-economic as well as cultural questions.
The international connection and the weight of the diaspora are striking with regards to morality issues and the two major referendums of the 2010s regarding civil marriage for same-sex couples and the Repeal of the Eighth Amendment which banned abortion. In both cases, young Irish people went back home en masse to vote in favour of these evolutions, and for a few years Ireland was in the paradoxical position of being both the first country in the world to open same-sex marriage by popular vote and one of the last in Europe to maintain a drastically anti-abortion constitution. The political developments of the Repeal Campaign are also rooted within the European context ; there are strong mutual influences between Ireland and Poland (Polish immigration being among the highest in Ireland and Poland going the opposite way with newly-introduced limitations on abortion), and the 2016 Citizens’ Assembly and its work on abortion later inspired the Citizens’ Assembly on climate change held in France in 2020-2021.
From a literary perspective, representations of the relationship to the Irish nation have always been problematic, even within the literary canon signed by the great names of Ireland’s artistic pantheon. From “the sow that eats its farrow” depicted by James Joyce in his Portrait of the Artist (1916), to John Banville refusing to do “the Irish thing”, Irish writers relate to their own nation and national history in what turns out to be more often than not, complex, ambivalent, either obsessed with the past and its promises – whether they were kept or not–, or keen on building a new sense of belonging.
If satire was quite apt at depicting a supposedly “free” Ireland delivered to the “jackeens” and “gombeen men” according to Flann O’Brien in Faustus Kelly (1943), for Colm Tóibín or Anne Enright the treatment of Irish history can now only be post-nationalist, as shown in The Empty Family (2010), in line with the analyses set out by Richard Kearney in Postnationalist Ireland: Politics, Culture and Society (1996).
Although many contemporary works now betray a possible appeased relationship with the question of the Irish nation, questions will still be asked about the resurgence of complex motifs illustrating the birth of the Irish nation, following the long, eventful and tragic 19th century that continues to haunt it, as evidenced by the famine motif in Joseph O’Connor’s Star of the Sea (2004) or Paul Lynch’s Grace (2019).
New issues have emerged, linked to globalisation and neo-liberalism, which tend to cross and bypass nations to establish a transnational or even multinational order or to make competition between nations more profitable. Ireland is thus represented in literature today as being at the complex crossroads made up on the one hand by a colonial heritage that is still problematic, frozen so to speak by and within the borders inherited from another century, and on the other hand by the transgression or deconstruction of physical, local limits and identities in a world that is increasingly virtualized.
Genre literature has been particularly interested in this Irish nation dissolved in an ultra-financialized, globalized and digitalised economy. Thus the fictions by Alan Glynn (The Dark Fields 2001/2011, or Paradime, 2016) or by Tana French (Broken Harbour, 2012, The Likeness, 2008) explore this new Ireland, straddling several past and present traumatic histories, more or less constantly reinvented to quote Declan Kiberd, a history that is in turn Celtic, imperial British, even in the problematic garb of the six northern counties so well described by Seamus Deane or Eoin McNamee. This Irish nation seems to be split from within or, on the contrary, to form a block: sometimes European, sometimes diasporic and American, successively nationalist, post-nationalist, when it is not internationalist, haunted by its tragic past and worried about the planet’s present and future.
Papers may address the following topics in particular -this list remains open:
– Commemoration of centenaries (Irish War of Independence, Anglo-Irish Treaty, creation of Northern Ireland and creation of the Irish Free State, the Irish Civil War) — confronting narratives vs inclusive commemoration ;
-Anamnesis, oblivion, forgiveness, betrayal in works of art and in collective and official memory (including images of the two Irelands in school history);
-Aesthetics of war, peace, conflict and compromise;
– Ireland a Century Later;
– Partition/Reunification;
– Social, economic, political and cultural developments in their international context;
– Literary, artistic and cinematographic representations of these developments;
– Cultural and artistic expressions (including music) in their international context;
– Representations of the nation and communities in literature, poetry, cinema;
-Symbolic readings of tropes and motifs echoing the cyclical patterns of Irish History in arts etc. from the long 18th century to post-Brexit politics;
-A wide range of themes may be broached through the prism of the question put by the topic of this conference: the sense of belonging or not, the definition of identity(/ies) and the recognition of differences, idealism and pragmatism, individual and collective memories, integration and fragmentation etc.
– Irish and international activist networks and the question of human rights in Ireland;
– Influence of the diaspora;
– Evolution of “crisis emigration” and economic and political immigration in comparative perspective;
– International exchanges and societal developments;
– Immigration and evolutions in Irish music
– Minority languages and relation to the world: gaelgegoirí living abroad/non-Irish/speaking multiple languages, multilingual Ireland;
– Outside influences on modern Irish language;
– Irish international relations and their economic and political dimensions; neutrality and neutrality discourse in Ireland since World War 2.
Doctoral students are strongly encouraged to submit proposals.
Proposals (maximum word count 300 to 350), together with a short bio-bibliography, should be sent by 1 December 2021 to elodie.gallet@univ-orleans.fr and thierry.robin@univ-orleans.fr . A reply will be given by 17 December 2021.
Registration :
members of the SOFEIR can give a paper. More practical information will
be made available along with the final draft of the conference
programme in early 2022.
Organising committee :
Karin Fischer, Élodie Gallet, Chloé Lacoste and Thierry Robin