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Créée en 2012, elle a revendiqué huit attaques cette année en Irlande du Nord, dont une la semaine dernière contre des officiers. Pas de quoi encore parler « d’état de crise », mais le groupe armé semble décidé à profiter de la visibilité donnée par le Brexit, estime la chercheuse Agnès Maillot.
La semaine dernière, 80 officiers de l’armée irlandaise étaient visés par des cocktails molotov dans la ville de (London)Derry. La police impute cette attaque à la « Nouvelle IRA », une résurgence de l’IRA provisoire active pendant les « troubles », les conflits meurtriers des années 70 et 80. Ce groupuscule, qui fait partie d’une nébuleuse un peu plus large revendiquant la dissidence républicaine en Irlande du Nord, ne compte aujourd’hui qu’une centaine de membres, et n’a pas la capacité de déstabilisation de l’IRA. Mais il compte bien profiter de l’attention médiatique que le Brexit a redonnée à l’Irlande du Nord, pour se faire entendre… et ce malgré un discours politique très peu développé sur la question.
A l’heure où s’ouvre l’audience préliminaire d’un vétéran de l’armée britannique ayant eu des responsabilités lors du massacre du Bloody Sunday, un point sur l’IRA d’hier… et d’aujourd’hui, avec la chercheuse Agnès Maillot, maître de conférences à l’Université de Dublin.
En Irlande du Nord, on a constaté comme en République d’Irlande une baisse spectaculaire de la pratique catholique. En Irlande du Nord, cela reste un élément d’identification pour beaucoup mais on voit aujourd’hui toute une génération qui ne se revendique plus comme soit catholique-nationaliste-républicain, soit protestant-unioniste-loyaliste. On estime aujourd’hui entre 15 et 20% le nombre de gens qui ne votent plus selon ces affiliations identitaires traditionnelles, et se situent en-dehors de cette identité politique.
Agnès Maillot
- Agnès Maillot, Professeure à l’Université de Dublin (Dublin City University)